Flagey, mon Amour

Temps ensoleillé, maxima de 9°c à la côte,

0 dans le centre du pays et -50 en campine…ah bon ?

C’était les prévisions pour le week end dernier par Denis Collard et nous étions heureux.

Nous? Oui nous, car bien sûr et vous l’aurez tous compris chers admirateurs, je vais vous parler ici de ma tendre moitié. Rassurez vous, elle n’aura aucun droit sur la ligne éditoriale de ces pages, aucune critique quant à la qualité de mon propos ne sera acceptée, c’est une promesse doublée d’une garantie de rigueur que je vous fais.

C’était, pour revenir à la trame de l’histoire, un samedi où rien n’était prévu. Pas de visite chez l’une ou l’autre famille, pas de vaisselle de 5 jours et encore moins d’expédition punitive visant à éradiquer les duveteux pilous allergènes coincés sous le lit.

L’air était pur, la lumière éblouissante, nous décidâmes de nous laisser porter par le désir et d’aller vérifier le bon déroulement de l’intégration urbanistique du chantier Flagey.

Arrivés sur place, nous marchâmes longuement entre les structures métalliques rouillées, émergeant de marigots crasseux, jouâmes à cache cache derrière le buste de Fernando Pessoa, sans le troubler dans sa vaine contemplation du futur bassin d’orage, se remplissant des divers déchets de la civilisation occidentale.

Ces émotions nous avaient donné faim, et c’est d’un commun accord que nous fouillâmes nos poches de nos petits doigts gelés, extrayant péniblement les 3€ qui nous séparaient d’une petite frite, d’une grande frite, de la mayonnaise sur la grande, et du curry-ketchup sur la petite.

Enfin, le moment d’apothéose survint lorsque que, fourbus de ces préparatifs à l’amour, nous nous installâmes sur un banc derrière l’arrêt du 71, décapsulâmes deux Super Bock à l’arrête de la barrière du monument Thyl et Nele de Charles de Coster, et sombrâmes dans la contemplation vertigineuse des étangs d’Ixelles pris par les glaces…

une évidente question me vint à l’esprit :

Line, veux tu m’épouser ?

Mes frites n’en menaient pas large dans leur mayonnaise figée.