jeudi, juin 29, 2006

De l'art de se sentir con face aux gens cools

Comme l'après midi aurait put être belle...

Bruxelles est magnifique sous le moindre rayon de soleil, faut dire qu'on le voit tellement rarement que quand il arrive on s'attarde pas sur les détails... Notre cheffe , jamais avare d'efforts pour s'atteler à la tâche, avait décidé de prendre ses congés à bras le corps et de les entamer avec une veille d'avance; plus personne de ce côté du labo, à part Coyote, l'acharné de l'heure supp', le stackanoviste du mégabit en plus...

Je m'en allais donc de ce labo, tôt je vous l'accorde, d'un pas léger et frétillant d'impatience vers le centre ville, où, Boulevard Anspach, à la librairie Brüsel, notre héros à nous tous blogosphériens bédéphiles, dédicaceait le dernier tome de Donjon - BOULET, Gilles BOULET (voir lien "tablette graphique"...)

Tout, j'avais TOUT préparé, des bics, des feutres, du papier couché qualité photo finition matte pour accueillir le moindre glaviot, la moindre éjaculation d'encre précoce... J'avais LA bonne blague pour le faire rire, LE clin d'oeil pour me démarquer de cette foule d'ignares geeks survoltés qui ne comprennent rien à cet humour fusion si particulier et propre aux gens intelligents, en avance sur leur époque et à qui on ne la fait pas.

C'était sans compter la pauvre lotte grassouillette plantée derrière la caisse, qui faisait habilement concurrence au presse papier à tête de pikachu pour entrer au panthéon des objets lourds, inutiles et ridicules.

- Bonjour madame c'est pour la dédicace
- Vous êtes inscrit?
- euh, inscrit, moi? je? c'est à dire que non...
- Et ben c'est complet
- mais je savais pas que...
- Ca fait onze ans qu'on réserve à l'avance pour les dédicaces.
- Oui bon, pardon sainte madame, mais je peux pas me attendre quelque part, gentiment?
- Vous pouvez attendre 18h, gentiment! (KLââârrgg... dans ma gueule, clap 1)

"attaque salto avant"

- Mais madame, "j'ai pris spécialement congé cet après-midi", (attaque sournoise visant le centre d'empathie de tout humain appartenant à un groupe social sain et solidaire)
- Et bien il vous servira à attendre jusque là (WHôôômppp... dans ma gueule, clap 2)

Il était 14h54, et je comprenais peu à peu que le monde de la bande dessinée était tout aussi vicié par l'appétit de la STRUCTURATION du temps, de la RENTABILISATION d'un évènement, du syndrôme du ticket de boucherie... elle sentait le boudin pas frais la bande dessinée...

Du coup, pas de dédicace, pas de grifonnage rigolo, pas d'oeuvre de Boulet, juste une prise de tête avec une grande boulette

Grosse palourde...

Boulet je ne t'en veux pas, je sais que tu n'as pas pu intervenir, ils te retenaient toi aussi, dans leur logique mercantile implacable... pauvre de nous

5 commentaires:

Anonyme a dit…

c'est comme moi, ce matin je suis allé a la commune d'Ixelles.

slinergie a dit…

Waaaah... j'ai toujours envié ta capacité de reculer les limites de l'effort physique sans suer des aisselles pour autant... raconte!

Anonyme a dit…

Alors je vais moi aussi te présenter de plates excuses... Comme je l'ai dit dans mes commentaires, le coup des tickets, je ne l'ai pas vu venir, du coup effectivement j'ai eu plein de monde, mais en priorité les habitués de la librairie qui savaient qu'il fallait être là à midi avec son petit bon d'achat.
Apprenant ça à 14 heures, j'ai demandé au libraire d'être sympa et de laisser passer les gens qui seraient venus sans savoir, ce qu'il a accepté de bonne grâce, mais dans les faits, je crois que ça n'a pas tellement été appliqué. En tous cas j'ai fait des dessins à des gens qui n'avaient ni ticket ni inscription.
Donc voilà, encore toutes mes excuses pour le rendez-vous manqué, pour ma prochaine séance à Bruxelles, je prendrai plus de précautions avec l'organisation, j'avais la même ignorance que toi de l'usage...

Anonyme a dit…

le Comte Fabrizzio de Salinas (le Guépard) disait : "Tout bouge pour que rien ne change ".
Eh ben oui, Madame ! Nous on faisait la file avec des tickets de rationnement pour un pain, une boîte de sardines et 1 kg de sucre, mais au moins on les avait !
Ach !, z'étaient mieux organisés !
C'était mieux avant!

Anonyme a dit…

Vive BOULET et sergio bien évidemment qui de son oeil, non pas unique (LUI), mais vif, a repéré le seul travailleur digne de ce nom dans notre misérable labo.

Time for the...